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[Interview] Sébastien Belle - Architecte d'intérieur

Rédigé le : 27 Novembre 2017
Un métier exercé avec exigence et passion pour les formes et l’espace

Un métier exercé avec exigence et passion pour les formes et l’espace

(Ces propos ont été recueillis et postés sur notre site la 1ère fois le 10 Septembre 2015)

Architecte d’intérieur et designer, Sebastien Belle exerce avec exigence son métier et sa passion pour les formes et l’espace.
Basé à Lyon, et certifié par le Conseil Français des architectes d’intérieur, il s’est spécialisé dans la création d’espaces de vie (Appartements, villas). Il nous accorde quelques instants, le temps d’evoquer son métier et ses inspirations : rencontre.

Villanovo : Sebastien, le métier d’architecte d’intérieur, choix de raison ou choix par passion ?

Sébastien Belle : Tout petit je souhaitais devenir architecte. Puis, dans l’adolescence, je me suis d’avantage tourné vers le design. Je m’amusais à dessiner des objets futuristes du quotidien. Un peu plus tard, j’ai découvert le métier d’architecte d’intérieur qui concilie physiquement l’architecture et le design. Dès lors, c’est devenu une évidence.

Quel est votre parcours (scolaire, professionnel), et les choix qui vous ont menés à votre métier ?

Après le bac, je me suis naturellement inscrit à l’Ecole Supérieure d’Architecture Intérieure de Lyon. J’ai eu la chance de pouvoir travailler, très tôt, et, en parallèle à mes études, dans plusieurs cabinets d’architecte. D’abord avec Jean-Yves Arrivetz à Lyon, puis aux Atelier Jean Nouvel de Barcelone. A la fin de mes études, j’ai intégré l’agence Vielliard&Fasciani à Marseille. Après avoir travaillé sur de nombreux grands bâtiments, nous nous sommes intéressés, ensemble, à la maison contemporaine. Et cela ne m’a plus quitté.

Quelles ont été les personnes qui ont contribué à votre goût du métier, celles dont les créations vous ont animées ?

Très tôt dans mon apprentissage, j’ai eu la chance de pouvoir observer, de très près, de grands projets comme la Torre Agbar avec Jean Nouvel et la Cité Internationale avec Renzo Piano. Leur sens du détail m’a beaucoup marqué. Leur approche de la conception et de la création m’ont beaucoup apporté.

Aujourd’hui encore, votre métier est quelque peu fantasmé. Mais quelles sont les réelles missions, quelle est votre place dans un projet ?

Travaillant quasi exclusivement pour des particuliers, le métier est assez complexe. Chaque projet est différent. On y trouve notre plaisir lorsque la technique, le sens et la création se situent sur un point d’équilibre où aucun d’eux ne perd en qualité. C’est très entêtant.

Plus concrètement, les maisons sur lesquelles je travaille sont le fruit d’une étroite collaboration architecte/architecte d’intérieur. Les premiers traits sont dessinés ensemble. On ne peu plus concevoir une maison sans partir de l’intérieur. Ce n’est pas une coquille vide que l’on remplit, c’est presque l’inverse. Mies Von Der Rohe avait une phrase qui résonne chez tous les architectes ; « Form Follows Fonction », la forme suit la fonction. La forme n’est rien si elle n’a pas de sens.

Dans l’architecture contemporaine, de plus en plus, l’enveloppe extérieure n’est plus qu’une résultante de l’intérieur. De la même manière, je pense qu’il est impossible de concevoir un intérieur sans se soucier de son lien avec l’extérieur. Les deux sont véritablement entremêlés. Dans le cadre de la maison individuelle, il est très difficile de distinguer l’architecte de l’architecte d’intérieur. On a toujours un peu de mal, en France, avec cette suppression des « catégories ». On aime que chacun reste dans sa case. Mais c’est un autre débat…

Il y a la technique et le travail de création. D’après vous, l’architecte est-il un artiste ou un artisan ?

Nous sommes dans un processus perpétuel de création. La technique fait partie, à part entière, de la création. C’est ce qui rend ce travail passionnant. Les deux vont de paire. Un trait est facile à dessiner. Encore faut-il qu’il se superpose au concret.

Cela ma fait penser au David de Michel-Ange, issu d’un énorme bloc de marbre blanc de Carrare, le plus fragile qui existe. Il y a une complexité technique folle entre la maîtrise des veinages du marbre et le balancement du poids de la forme par le sculpteur. Et pourtant nous n’y voyons que Art.

Pour faire court, le débat perpétuel entre l’artiste est l’artisan existera toujours. Mais d’une manière générale, l’architecte, ne reproduisant jamais les même schémas, doit pouvoir être considéré comme artiste. Cependant, le mot artiste entraîne de nombreuses connotations contemporaines auxquelles le travail d’architecte n’est pas lié.

La maison d’un individu fait partie de son intimité, il y a donc une part d’abandon lorsque l’on demande à une autre personne de travailler sur son intérieur . Sur un projet avec vos clients, comment considérez-vous cet aspect du travail ?

C’est une relation particulière qui prend un petit peu de temps à s’établir. Pour bien faire, on doit s’imprégner du quotidien et donc de l’intimité de nos clients. Il y a beaucoup d’échanges. Que ce soit à la conception ou à l’exécution. Il y a un travail permanent d’explications. Nous expliquons chaque démarche et chaque parti-pris. Au fil du projet, le client doit rester maître de son espace. Nous ne faisons que l’orienter.

Au vu de vos créations, il semble évident que votre signature esthétique a une orientation très contemporaine, graphique, épurée… Alors que vous avez récemment commencé à travailler en Afrique (Marrakech), où partout, les intérieurs sont chargés par tradition, par folklore, comment pensez-vous allier les deux écoles ?

C’est justement l’épure qui permet la mise en valeur des objets. Nos clients ont souvent des collections ou des objets d’art et d’artisanat local. Notre souci est de les mettre en lumière. Le contraste entre l’objet et son environnement le distingue et le valorise.

Comment envisagez-vous le travail des formes et des matériaux ? Dans quelle partie du processus cela intervient-il ?

Dès le début. Dès les premiers traits. C’est un tout. Le matériau et la forme doivent avoir du sens dans l’architecture. Ils appuient les proportions, les fonctions et, surtout, le type de sensualité désirée.

Avez-vous voyagez ? Quels sont les lieux et les expériences qui vous ont marqués et ont influencés votre travail ?

Le voyage est nécessaire dans tout métier créatif. C’est la première source d’inspiration. Nous sommes en permanente recherche de nouvelles sensibilités. Ce sont les ambiances et les atmosphères qui nourrissent l’inconscient.

Personnellement, l’ambiance des riads de Marrakech m’a beaucoup marqué. Au milieu du vacarme de la Medina, il y règne une sérénité et une volupté magnifique. Dans un tout autre genre, le couvent de la Tourette du Corbusier m’a profondément marqué par l’étroitesse du lien entre l’architecture et la fonction. Je suis très sensible à la notion de « passage » en architecture. J’aime cette théorie selon laquelle une architecture peut se résumer aux passages d’un espace à l’autre. On le ressent réellement dans cet édifice. C’est très prégnant. Cela crée un sentiment assez indescriptible d’initiation et de découverte.

Quels sont vos futurs projets ?

… des choses de plus en plus folles… et de plus en plus à l’étranger.

Le bouche à oreille est rapide et nous surprend. Peut-être est-ce dû à l’efficacité des nouveaux médias. On a, aujourd’hui, la chance de pouvoir choisir nos projets. C’est un luxe fou dans cette période trouble pour les architectes. On savoure.

Pour finir, avez-vous des astuces rapides à partager afin de redynamiser son intérieur ?

Chaque espace a son univers, car lié à une personnalité et à un vécu. Il est difficile de développer des généralités. Peut-être deux règles immuables: penser tout matériaux comme un vecteur de sensualité et soigner les transitions d’espaces. Le reste est une affaire d’individu, de sensibilité et, malheureusement, de mode.

En savoir plus sur Sébastien Belle, son métier et ses créations

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